RESTRICTION LINGUISTIQUE ET CLITICISATION DES PRONOMS INDIRECTS INANIMÉS EN FRANCO-ONTARIEN

Terry Nadasdi

1. Introduction

Le présent article se propose d'examiner les clitiques objets indirects inanimés y et en en franco-ontarien et les variantes syntaxiques avec lesquelles ces clitiques alternent. Nous abordons, dans un premier temps, la question des pronoms clitiques et faisons une distinction principale entre les pronoms clitiques, qui se comportent comme des affixes verbaux, et les pronoms forts qui se comportent plutôt comme des syntagmes indépendants. Ensuite, nous établirons la variable qui fait l'objet de notre étude en donnant des précisions sur ce que nous entendons par objet indirect. Ces distinctions permettront d'établir une variable principale composée d'une variante clitique et d'une variante forte, mais qui fonctionnent tous les deux comme objet indirect. Par la suite, nous présenterons des données quantitatives qui nous permettront de mieux comprendre l'emploi des pronoms indirects en franco-ontarien. Il faut signaler quand même que pour l'instant nous n'avons que de simples pourcentages mais qui peuvent toutefois nous renseigner sur les tendances générales qu'on trouve dans le corpus. Pour ce qui est des variables indépendantes, nous n'en traitons que d'une seule, qui est la restriction linguistique des locuteurs; nous n'avons pas encore étudié l'effet des autres facteurs sociaux, tels le sexe, l'âge ou bien la situation socio-économique des locuteurs. Le but principal de la présente étude est de savoir si l'emploi des clitiques varie en fonction de la restriction linguistique. Les études précédentes sur le franco-ontarien ont démontré que cette variable peut avoir un forte influence sur le parler des locuteurs aux niveaux phonétique, lexical et morphologique. Notre étude permettra de savoir s'il en va de même pour des variables morpho-syntaxiques.