Plonger dans la francophonie, à l'école comme dans la vie!

« Grâce au Campus Saint-Jean, la langue française n'est plus seulement une langue d'étude, mais bien une langue de vie. » - Adam Brown

Émilie Pelletier - 3 aout 2016

Avoir une vie étudiante active, c'est possible. Demandez à Adam Brown, étudiant en commerce bilingue avec majeure en économie et droit des affaires au Campus Saint-Jean (CSJ). En plus d'être vice-président Opération et finances à l'AUFSJ, ce jeune calgaréen issu de l'immersion est également choriste au sein de la Chorale Saint-Jean. Sans compter qu'il fait aussi partie du comité de recrutement du CSJ. L'objectif premier d'Adam Brown : encourager plus de jeunes à venir poursuivre leurs études au CSJ.

« J'ai vraiment aimé l'école d'immersion, mais de venir étudier ici, au CSJ, c'est ça, la vraie immersion », lance Adam Brown, originaire de Calgary. À sa graduation, quelque 250 élèves de son école, l'école William Aberhart, avaient vécu l'immersion en français, mais seulement trois d'entre eux sont venus à Edmonton pour étudier en français.

« Je sais que de partir de Calgary pour venir étudier à Edmonton, c'est un grand changement. C'est pour cette raison qu'il faut encourager les gens à s'engager dans la vie étudiante, dans la vie francophone. Ça permet de rencontrer des gens », explique-t-il.

Selon lui, la singularité de son université naît du fait qu'elle rassemble « toutes les francophonies ». Les Franco-Albertains, les personnes issues de l'immersion, les immigrants, tous représentent, aux dires du principal intéressé, « un grand mélange de façons d'être francophone ou francophile ». D'ailleurs, les différents accents constituent également un élément qui a capté l'intérêt d'Adam. « Jamais je n'aurais pensé qu'il y avait un si grand niveau de diversité linguistique, qu'il existait plus d'une façon de parler, d'interagir… Même les tonalités peuvent être différentes », affirme le jeune étudiant, qui a dû s'habituer à tous ces accents en travaillant à la réception du CSJ, poste qu'il a occupé depuis le mois de mai dernier et qui se poursuivra jusqu'à la rentrée le 30 août.

Une vie étudiante remplie
Ce qui a facilité l'intégration d'Adam dès son arrivée à Edmonton a été son implication. D'abord élu comme vice-président 1re année au sein de l'Association des universitaires de la Faculté Saint-Jean (AUFSJ), le jeune homme s'est présenté et a été élu comme vice-président Opérations et finances pour la prochaine année. Il a notamment la responsabilité du développement et la gestion du budget de l'Association pour l'année qui vient. « Je suis responsable de présenter le budget à l'exécutif ainsi que d'effectuer les paiements de factures et les remboursements. De plus, j'ai aussi aidé à compléter notre nouveau site web », note l'étudiant.

Mais la principale raison pour laquelle Adam tient autant à sa présence au sein de l'AUFSJ est due à son désir d'encourager les étudiants à s'engager auprès de leur communauté. « L'an passé, j'ai appris beaucoup d'outils qui m'ont permis de me pousser, et je suis content de pouvoir les transmettre aux nouveaux étudiants », souligne-t-il.

L'idée d'exercer des emplois en français est, pour Adam, une autre bonne motivation. « La raison pour laquelle j'ai décidé de travailler à la réception du Campus, cet été, c'est pour ne pas perdre mon français. Trouver un autre emploi dans une entreprise par exemple m'obligerait à toujours parler en anglais », juge l'étudiant.

Adam donne aussi un coup de main à l'équipe de recrutement du CSJ. Il entend donner du temps afin de faire de la promotion active auprès des élèves de son école secondaire.

De par ses actions, Adam Brown devient à sa façon un ambassadeur de la dualité linguistique qu'est le Campus Saint-Jean aujourd'hui. Par étonnant que le doyen Pierre-Yves Mocquais lui a demandé de prendre la parole lors de la deuxième édition du « Souper showcase du CSJ », tenue en mars dernier. Soirée entièrement en anglais, cet événement a permis de sensibiliser des intervenants clés à l'établissement universitaire francophone. Quelque 80 personnes dont de nombreux ministres et députés de deux paliers de gouvernements ainsi que des dirigeants de l'Université étaient présents.

« J'ai utilisé ce discours pour présenter le rôle clé que joue le CSJ, pas seulement ici à Edmonton, mais ailleurs en province et des efforts que nous devons mettre en place pour mieux sensibiliser le milieu de l'immersion en français. C'est tellement important, le bilinguisme dans l'Ouest canadien. Même pour moi, un anglophone de Calgary qui a appris le français à l'école. Grâce au Campus Saint-Jean, la langue française n'est plus seulement une langue d'étude, mais bien une langue de vie », déclare Adam.

Quand « C-D-E » devient « Do-ré-mi »!
La musique a toujours eu une grande place dans la vie du jeune homme. Dès l'âge de 6 ans, le piano a été son premier instrument. Ensuite, en 6e année, il a appris à jouer de la guitare, et l'année suivante, il est devenu bassoniste. En 8e année, il a joué de la basse de jazz et en 10e, c'était la batterie jazz. Finalement, en 11e année, Adam a commencé à chanter. Celui qui a été président du conseil musique des élèves de son école secondaire se dit choyé d'avoir étudié dans une école secondaire où il y avait « l'un des meilleurs programmes de musique en Alberta ».

À son arrivée au CSJ, Adam n'avait pas ses instruments dans ses valises. Il souhaitait davantage se concentrer sur ses études. Il a donc décidé de rejoindre la Chorale Saint-Jean, qui lui permettait de continuer la musique tout en lui laissant le temps pour les autres aspects de sa vie. « C'est une répétition par semaine, et c'est un groupe très vivant. En plus, ça me permet d'apprendre à lire la musique en français et de pratiquer la langue », admet-il.

Cet étudiant prodigieux vient d'être choisi pour faire partie de l'Alberta Youth Choir 2016, le chœur d'honneur de la province pour les chanteurs de 16 à 22 ans.

La politique au cœur des apprentissages
En plus d'avoir une place bien ancrée dans la vie étudiante de son campus, Adam est également vice-président des politiques pour l'Association des jeunes du parti progressiste-conservateur de l'Alberta. Son rôle est de développer des politiques et d'apporter des idées, et il est le président du comité des réseaux sociaux pour les jeunes du parti. « Comme représentant des jeunes, j'essaie d'apporter des commentaires, des idées, tout ce qui peut améliorer nos connexions avec les gens », explique-t-il.

Le grand-père d'Adam, Douglas Cherry, a été membre de l'Assemblée législative, entre 1986 et 1993. C'est lui qui a enseigné les valeurs que prône aujourd'hui le jeune étudiant. « Moi, je suis fiscalement conservateur, et socialement progressiste. C'est-à-dire que je crois à la liberté et à la responsabilité des gens en ce qui concerne leurs finances, mais en même temps, je soutiens les changements comme ceux apportés aux soins environnementaux », précise l'étudiant.

Les deux grandes fascinations qu'entretient Adam sont l'économie et l'environnement. « Il y a beaucoup de personnes qui disent que c'est un ou l'autre, mais moi je pense que ça va ensemble et que l'un affecte l'autre. Mon but principal est d'assurer une forte économie et un environnement stable qui va soutenir les générations qui nous suivent », persuade le jeune passionné de politique.

Avec Francophonie jeunesse de l'Alberta, Adam a pu participer à son premier Parlement jeunesse pancanadien au Sénat du Parlement du Canada. L'an prochain, il sera le chef de l'opposition du Parlement jeunesse de l'Alberta (PJA). « Je suis heureux d'avoir vécu ces expériences liées à la politique. J'ai vraiment hâte au prochain PJA », confie Adam.

Après l'obtention de son baccalauréat, Adam Brown regarde déjà quelques possibilités, comme poursuivre en sciences politiques à la maîtrise, ou encore se diriger en droit. « Pour promouvoir l'engagement, il faut des encouragements. Si moi je peux aider les gens à découvrir la démocratie, à découvrir comment trouver leur propre voie, alors je sais que j'ai fait mon travail », termine Adam Brown.