Leticia Nadler Gomez : se découvrir au travers des identités

Originaire de la France, Leticia Nadler Gomez a entamé son parcours universitaires au Campus Saint-Jean à l'automne 2012. Quatre ans plus tard, ce passage à Saint-Jean lui a permis de découvrir la vitalité de la francophonie en milieu minoritaire.

Émilie Pelletier - 16 juin 2016

De semestre en semestre, le Campus Saint-Jean (CSJ) forme chacun de ses étudiants et tous en sortent avec un bagage unique, propre à l'identité qu'ils ont pu se forger tout au long de leurs études. Pour Leticia Nadler Gomez, originaire de France, le CSJ a été un élément clé dans sa découverte de la Francophonie.Cette diplômée du Baccalauréat en éducation secondaire n'avait d'ailleurs jamais entendu parler du mot « francophone » avant de s'installer en Alberta. L'histoire de cette future enseignante en inspirera sans doute plus d'un…

Une semaine après l'obtention d'un diplôme en sciences infirmières en France, Leticia s'est envolée vers l'Alberta pour venir rejoindre sa famille. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que l'équivalence des diplômes entre son pays d'origine et sa province d'adoption rend les choses plus compliquées quand vient le temps de se trouver un emploi.

Malgré tout, Leticia s'est tout de suite réjouie quand elle a appris qu'il était possible d'étudier en français dans la province. « J'avais toujours hésité entre le métier d'infirmière et celui d'enseignante, et j'ai été ravie de voir qu'il y avait un programme d'études en français en éducation », affirme la jeune femme.

Le CSJ pour la volonté d'en apprendre toujours plus
« Le CSJ m'a permis de me révéler », clame Leticia, en vantant la pertinence de l'éducation qui lui a été prodiguée. À son arrivée, celle-ci n'avait aucune idée d'une quelconque présence francophone en Alberta. Cela lui a fallu deux ans avant de la découvrir, tout comme La Cité francophone. « J'ai pu comprendre ce qu'était la francophonie en milieu minoritaire », explique Leticia, aujourd'hui fière d'affirmer que le CSJ l'a aidée à se construire une identité canadienne et francophone.

Ce dont elle est aussi particulièrement fière, c'est d'avoir eu l'occasion d'explorer le monde de la recherche par l'entremise de bourses. Leticia a donc pu s'intéresser davantage au sujet de la littérature francophone de l'Alberta, et une seconde bourse lui a permis d'effectuer des recherches sur l'exil, la mémoire et l'identité. « J'ai appris à développer mon leadership », mentionne-t-elle.

Un festival réussi!
La jeune femme a été engagée à la fois à l'intérieur du Campus, lorsqu'elle a coordonné notamment le programme d'apprentis-chercheurs à l'été 2014, mais aussi l'extérieur de l'établissement francophone.

Alors qu'elle était membre de l'Alliance française, Leticia a participé à l'organisation du Festival du film francophone. La première année, un partenariat entre l'Alliance française et le CSJ est né, et ensuite, d'autres partenaires se sont joints à l'événement. Les deux premières années, Leticia travaillait à titre bénévole. Elle est ensuite devenue membre d'un comité créé pour l'organisation de l'événement. Cette année, le Festival a diffusé des films dans une demi-douzaine d'endroits, dont certaines écoles. « C'est bien qu'autant de gens aient pu les voir », mentionne Leticia.

À la poursuite de l'égalité
Leticia se sent très interpellée par la cause féministe. Tellement qu'elle siège depuis peu sur le conseil d'administration de la Coalition des femmes de l'Alberta. « Il est essentiel que peu importe où nous vivons dans le monde, en tant que femmes, on se mobilise d'une façon ou d'une autre afin de lutter contre les injustices subies par les femmes et les jeunes filles », lance-t-elle.

Selon Leticia, la Coalition des femmes a plus que jamais sa place en Alberta. « Le problème, c'est que peu de Canadiennes se rendent compte des inégalités hommes/femmes qui persistent et des facteurs qui y contribuent », déplore-t-elle, optimiste de pouvoir apporter sa contribution à l'évolution de la condition féminine en Alberta.

Rien ni personne ne se met au travers du chemin de cette jeune femme férue de défis. Pour certains, le Campus Saint-Jean est un passage nécessaire à l'apprentissage de notions essentielles. Pour d'autres, il est un pont entre l'ambition et l'atteinte d'objectifs. Pour Leticia Gomez, qui a entamé son parcours universitaire en Alberta en 2012, le Campus Saint-Jean a été un amalgame de tous ces éléments, mais il lui a aussi permis de se découvrir une identité et un sentiment d'appartenance. D'autant plus qu'il a contribué à son amour pour l'éducation et pour la Francophonie.

Dès septembre prochain, Leticia débutera officiellement comme enseignante en immersion à l'école Sir George Simpson Junior High School, à Saint-Albert.