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À la rencontre d'Ahdithya

Pour célébrer le Mois de la Francophonie albertaine 2021, nous vous proposons de découvrir une sélection de profils d'étudiants du Campus Saint-Jean. Talentueux, ambitieux, dédiés, dynamiques, et ayant des parcours divers, nos étudiants représentent l'avenir de la francophonie. Cette semaine, rencontrez Ahdithya, étudiant en B.Ed. éducation secondaire.

Peux-tu te présenter?

Je m’appelle Ahdithya Visweswaran, immigrant d’origine indienne né aux États-Unis. Suite à ma naissance, ma famille a déménagé au Manitoba. Toutefois, l’emploi de mon père nous forçait à déménager assez souvent. Après avoir fait la maternelle en anglais à Burlington (Ontario), ma mère a décidé de m’inscrire en immersion française à Winnipeg (Manitoba). À Winnipeg, j’ai toujours été entouré par le français: il y avait des signes bilingues, des festivals francophones, des événements et activités en français, etc. Cependant, mes parents m’ont enlevé du programme d’immersion après la 5ème année en raison de leur crainte que j’oublierais l’anglais. 

En 2013, ma famille a déménagé à Edmonton et j’ai fait mes études du junior high en anglais. Pendant ces années, j’ai découvert ma passion pour la langue française à travers le programme de français langue seconde. Quand le temps pour s'inscrire au secondaire est arrivé, j’ai décidé de rentrer dans le programme d’immersion française à l’École Harry Ainlay. À Harry Ainlay, je me suis impliqué dans plusieurs activités parascolaires en français. 

Suite à ma participation au Forum jeunesse pancanadien de la Fédération de la jeunesse canadienne-française en 2019, je suis devenu passionné de la cause francophone. Les jeunes au Forum étaient tellement inspirant.e.s. Au même temps, j’ai vu qu’il y avait un manque de représentation des jeunes issu.e.s de l’immersion française. Depuis lors, mon but a toujours été de mettre à l’avant la perspective du jeune canadien qui a après le français comme langue seconde. 

Actuellement, je suis impliqué avec plusieurs organismes francophones. À l’Association des universitaires de la Faculté Saint-Jean (AUFSJ), je suis vice-président externe. Au Conseil des étudiants de l’Université de l’Alberta, je suis représentant du Campus Saint-Jean. À l'Association canadienne-française de l’Alberta, je suis administrateur de la région Centre. Je suis également impliqué dans des projets de la Fédération de la jeunesse canadienne-française, la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures et l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques. Mon plus grand rôle en ce moment est celui d’animateur de mon balado, Les Francos oublié.e.s

Hors de la communauté francophone, je suis également membre du City of Edmonton Youth Council où je lutte pour faire entendre la voix de la jeunesse edmontonienne auprès du Conseil municipal. De plus, dans la communauté indienne, je suis connu comme danseur de la danse indienne classique (le Bharatanatyam); un art que je pratique depuis 2006. 

Pourquoi as-tu choisi de venir étudier au CSJ?

Dans plusieurs familles immigrantes, comme la mienne, l’éducation postsecondaire est extrêmement valorisée. Depuis un jeune âge, j’ai toujours su que j’allais poursuivre des études universitaires. En grandissant à Winnipeg, où j’étais constamment entouré par le français et la communauté franco-manitobaine, je suis devenu passionné de la langue. Par conséquent, il était évident que j’allais continuer mes études à l’Université de Saint-Boniface. En 6ème année, j’ai découvert ma passion pour l’enseignement. Depuis ce temps, j’ai toujours voulu devenir enseignant de langue française. 

En déménageant à Edmonton, je ne savais pas que le Campus Saint-Jean existait, ni une communauté francophone en Alberta. De plus, comme élève dans une école anglophone, le français occupait moins d’espace dans ma vie quotidienne. Mes idées pour le postsecondaire ont changé; j’allais faire mes études en anglais à l’Université de l’Alberta, comme l'a fait mon frère, ou j’allais retourner à Winnipeg pour aller à Saint-Boniface. Cependant, en 11ème année dans le programme de l’immersion française, un étudiant du Campus Saint-Jean est venu pour faire une présentation sur le Campus et ses programmes. J’étais surpris qu’il y existe un Campus 100% francophone. Après avoir rendu visite au Saint-Jean lors des portes ouvertes, je me suis senti chez moi dans ce petit campus qui est au cœur de la communauté. 

Après mûre réflexion, j’ai déposé une demande d’admission au Campus Saint-Jean pour être admis au baccalauréat en éducation secondaire. Ma demande a été acceptée! Le reste est l’histoire. 

Maintenant, je suis content d'avoir fait ce choix. La taille du Campus Saint-Jean fait que la communauté est si chaleureuse et accueillante. Je me sens à ma place au Campus Saint-Jean. 

Tu es très actif au sein de la communauté Saint-Jean. Comment arrives-tu à combiner toutes tes activités avec ton programme académique?

Mes ami.e.s se moquent de moi en disant que mon calendrier Google est mon vrai meilleur ami… Peut-être qu’iels n’ont pas tort. 

Essentiellement, je crois que tout est possible en pratiquant une bonne gestion de temps. Je planifie mon horaire de façon hebdomadaire et je le met à jour quotidiennement. C' est grâce à ce système que je suis capable de balancer tous mes engagements. 

En plus de mon calendrier, j’ai aussi une fiche Excel afin de rester sur la bonne voie sur le plan académique. Voici une exemple:

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Cependant, j’oublie parfois de prendre du temps pour moi-même et je me surcharge. Si je me concentre trop sur mes études et mes engagements communautaires, sans prendre soin de ma santé (physique, mentale, spirituelle, etc.), je ressens un épuisement duquel il est difficile de sortir. Le self-care est mon but cette année. Afin de m’assurer de prendre du temps pour moi-même, j’ai commencé à consacrer au moins une heure par jour à mon horaire pour faire quelque chose qui me plaît: écouter une émission sur Netflix, aller faire du jogging, écouter de la musique, Facetimer mes ami.e.s. 

La francophonie semble être une véritable passion - que représente la francophonie pour toi?

Pour moi, la francophonie est synonyme de communauté et de diversité. Elle est un endroit où je peux me sentir à l’aise, être une version authentique de moi-même, m’exprimer librement sans crainte de jugement, etc. Cependant, cette communauté est desfois exclusive; elle exclut des personnes qui sont différentes, malgré leur volonté d’y faire partie. La communauté étiquette et catégorise certain.e.s comme étant francophiles, simplement faute de leur parenté française. Pour les personnes non-binaires d’expression française, il est extrêmement difficile d’exister dans une langue genrée et qui refuse de s’évoluer. En tant que Canadien.ne.s, nous ne devons jamais oublier le fait que la Francophonie a joué un rôle énorme dans la colonisation et la destruction de plusieurs cultures autochtones. 

Mon but est de rendre la francophonie aussi inclusive que possible. Une place où chacun.e choisit sa propre identité dans la communauté. Une place où tout le monde se sent à l’aise et nous accommodons pour les accueillir. Une place où nous nous rendons compte de notre histoire et nous travaillons vers la réconciliation. Voilà pourquoi je suis si passionné de la Francophonie: j’ai de la confiance dans son potentiel pour devenir une communauté où quiconque peut se sentir chez ellui. Il est notre responsabilité en tant que personnes d’expression française de travailler ensemble vers cette francophonie inclusive, plurielle et meilleure. 


Que vois-tu dans ton avenir?

Suite à ma remise de diplômes, j’espère pouvoir travailler dans une école francophone en situation minoritaire, soit chez le gouvernement fédéral pour avancer la cause francophone et le fait français.