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101 Introduction au gouvernement
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NOTE:
Il s’agit d’extraits des Principes politiques,
philosophiques, sociaux et religieux par l’Ayatollah Khomeyni,
traduction de Jean-Marie Xavière (Paris: Libres-Hallier, 1979). Le gouvernement islamique ne
peut être ni totalitaire ni despotique, mais constitutionnel et démocratique.
Dans cette démocratie, pourtant, les lois ne dépendent pas de la volonté du
peuple, mais uniquement du Coran et de C'est là que réside la différence radicale
entre un gouvernement islamique et les différents gouvernements monarchiques
ou républicains où ce sont les élus, les représentants du peuple ou de
l’État qui proposent et votent les lois, alors qu'en Islam la seule
Autorité compétente est le Tout-Puissant et sa volonté divine. Le pouvoir
législatif est exclusivement détenu par le Saint Prophète de l'Islam et
personne hormis Lui ne peut promouvoir une loi; toute loi qui n'émane pas de
Lui est à rejeter. Dans un gouvernement islamique qui se respecte, le pouvoir
législatif (Parlement), qui est une des trois composantes de tout système
constitutionnel avec l'exécutif et la jurisprudence, est remplacé par un «
Conseil religieux de planification » qui transmet à chaque ministère les lois
islamiques le concernant, lui indique son programme conformément à la
religion et établit à la base de l'ensemble de ces programmes la politique
générale de tout le pays. (p. 20) Le gouvernement islamique est soumis à la loi de l'Islam qui n'émane ni du
peuple ni de ses représentants, mais directement de Dieu et de sa volonté
divine. La loi coranique, qui n'est
autre que la loi divine, constitue l'entité de tout gouvernement islamique et
règne immanquablement sur tous les individus qui en font partie. Le Prophète,
les califes et les gens du peuple, doivent obéissance absolue à ces lois
éternelles du Tout-Puissant transmises aux mortels à travers le Coran et le
Prophète, et qui resteront immuables jusqu'à la fin des temps. (p. 20-21) En Islam, gouverner signifie uniquement
mettre à effet les lois coraniques, autrement dit les lois divines. Ces lois
doivent être obéies et exécutées par tous, sans exception, et sans
contestation. La loi divine s'applique au chef et au subordonné, à
l'employeur et à l'employé. On obéit au Prophète parce que Dieu l'a voulu
ainsi. Et on doit obéir aux dirigeants du gouvernement islamique aussi parce
que Dieu l'a ainsi voulu. Dans le domaine de la volonté divine tout individu,
même s'il s'agit du Prophète, n'a aucun droit d'ingérence. Il n'a d'autre
droit, d'autre devoir que l'obéissance. (p. 21) L'Islam a des préceptes pour tout ce qui
concerne l'homme et la société. Ceux-ci procèdent du Tout-Puissant et sont
transmis aux hommes par son Prophète et Messager. On est surpris de la
majesté de ces commandements qui recouvrent tous les aspects de la vie, de la
conception jusqu'à la mise au tombeau!... Il n'y a aucun sujet sur lequel
l'Islam n'ait porté son jugement. (p. 21) Tous les gouvernements du monde reposent sur
la force des baïonnettes. Nous ne connaissons aucune monarchie ou république
dans le monde d'aujourd'hui qui soit fondée sur l'équité et la raison; elles
ne se maintiennent que par l'oppression. (p. 22) La guerre sainte signifie la conquête des
territoires non musulmans. Il se peut qu'elle soit déclarée après la
formation d'un gouvernement islamique digne de ce nom, sous la direction de
l'Imam ou sur son ordre. Il sera alors du devoir de tout homme majeur et
valide de se porter volontaire dans cette guerre de conquête dont le but
final est de faire régner la loi coranique d'un bout à l'autre de Si on appliquait pendant une année seulement
les lois punitives de l'Islam, on déracinerait toutes les injustices et les
immoralités dévastatrices. Il faut châtier les fautes par la loi du talion :
couper la main du voleur, tuer l'assassin et non pas le mettre en prison,
flageller la femme ou l'homme adultère. Vos égards, vos scrupules
« humanitaires » sont plus enfantins que raisonnables. Au terme de la
loi coranique, n'importe quel juge réunissant sept conditions : être pubère,
croyant, connaître parfaitement les lois coraniques, être juste, ne pas être
atteint d'amnésie, ne pas être bâtard ou de sexe féminin, est habilité à
rendre la justice dans n'importe quel cas. Il peut ainsi juger et régler en
un seul jour vingt procès différents, quand la justice occidentale met
plusieurs années à les aborder. (p. 24) Dans un gouvernement islamique, tous les gens
sont sous la protection de la loi... Et nul ne peut porter atteinte à leur
sécurité, s'introduire dans leurs maisons, les arrêter, les emprisonner ou
les exiler, les exécuter sommairement à la suite d'une simple accusation ou
d'un soupçon. Dans un tel gouvernement chacun peut s'en remettre entièrement
à la loi du Prophète, et aucun juge ou dignitaire ne peut y contrevenir. (p.
26) La foi et la justice islamiques exigent de ne
pas laisser survivre, dans le monde musulman, les gouvernements
anti-islamiques ou ceux qui ne se conforment pas entièrement aux lois
islamiques. L'instauration d'un ordre politique laïc revient à entraver la progression de l'ordre
islamique. Tout pouvoir laïc, quelle que soit la forme sous laquelle il se
manifeste, est forcément un pouvoir athée, œuvre de Satan; il est de
notre devoir de l'enrayer et de combattre ses effets. Le pouvoir « satanique
» ne peut engendrer que la « corruption sur la terre », le mal suprême qui
doit être impitoyablement combattu et déraciné. Pour ce faire nous n'avons
d'autre solution que de renverser tous les gouvernements qui ne reposent pas
sur les purs principes islamiques, et sont donc corrompus et corrupteurs; de
démanteler les systèmes administratifs traîtres, pourris, tyranniques et
injustes qui les servent. C'est non
seulement notre devoir en Iran, mais c'est aussi le devoir de tous les musulmans
du monde, dans tous les pays musulmans, de mener Puisque le Tout-Puissant n'a désigné personne
nommément pour former le gouvernement islamique en l'absence de l'Imam caché
que devons-nous faire? ... Mais si Dieu n'a nommé personne, II a voulu que
les vertus qui caractérisent les « gouvernements islamiques » de l'aube de
l'Islam jusqu'au règne du douzième Imam soient perpétuées. Ces vertus, ces
qualités représentées par « la connaissance parfaite » de la loi et de la justice,
sont rassemblées chez de nombreux doctes religieux de notre époque. Si ces
doctes s'unissent, ils pourront établir l'autorité qui fera régner la justice
universelle. Si un homme compétent, réunissant ces vertus suprêmes, se
manifeste pour fonder un vrai gouvernement islamique, c'est qu'il est investi
par le Tout-Puissant du même mandat que le Saint Prophète pour guider le
peuple; c'est alors le devoir absolu du peuple de lui obéir. Il est faux de
penser que les pouvoirs délégués par Dieu au Prophète pour gouverner les
fidèles aient été supérieurs à ceux confiés à Ali; il est également inexact
de penser que les pouvoirs délégués à Ali ont dû être supérieurs à ceux
maintenant délégués aux chefs religieux. Il est évident que les vertus
personnelles du Prophète et celles d'Ali ont été au-dessus de celles de tout
autre être humain, mais le degré de vertu n'ajoute en rien au pouvoir et à
l'autorité d'un gouvernant. Par conséquent, tous les pouvoirs militaires et
civils qui ont été confiés par le Tout-Puissant au Prophète et aux Imams le
sont aussi au gouvernement islamique actuel. (p. 28-29) On proclame souvent que la religion doit être
séparée de la politique, et que le monde ecclésiastique ne doit pas se mêler
des affaires de l'État. On proclame que les hautes autorités cléricales
musulmanes n'ont pas à s'immiscer dans les décisions sociales et politiques
du gouvernement. De telles proclamations n'émanent que des athées; elles sont
dictées et répandues par les impérialistes. La politique était-elle séparée de
la religion du temps du Prophète (Que Dieu le salue, lui et ses fidèles)? Y
avait-il alors une distinction entre les religieux et les hauts
fonctionnaires de l'État? Les pouvoirs religieux et temporels étaient-ils
séparés du temps des Califes? Ce sont là aberrations inventées par les
impérialistes en vue d'écarter le clergé de la vie matérielle et sociale des
peuples musulmans, et d'avoir ainsi les mains libres pour piller leurs
richesses. (p. 33) Si certains chefs d'État de pays musulmans ou
certains députés du Parlement favorisent
l'influence politique, économique ou militaire étrangère, ce qui est
inévitablement contre les intérêts de l'Islam et des musulmans, ils doivent
être démis de leurs fonctions quelles qu'elles soient, pour pareille trahison,
même si ces fonctions leur ont été confiées par une procédure légale. Il est
du devoir de tous les musulmans de châtier ces individus par tous les moyens
possibles. (p. 36) Toutes les lois approuvées et votées
jusqu'ici par les deux Chambres du Parlement iranien, sur ordre des agents de
l'étranger — que Dieu les châtie ! — contrairement aux textes du
Coran et à la loi du Saint Prophète de l'Islam, sont proclamées nulles et non
avenues du point de vue islamique. Il est du devoir absolu des croyants de se
retourner contre tous ceux qui les ont soutenues, de les mettre à l'écart, de
ne pas les côtoyer ou traiter des affaires avec eux, de les considérer comme
des malfaiteurs. Les approcher est en soi un péché capital. (p. 37) Le clergé ne doit accepter de fonctions
que religieuses pour servir le monothéisme, la vertu, l'enseignement des lois
divines et l'élévation de la morale publique. L'armée doit également dépendre
du clergé pour être efficace et utile. Nous (le clergé) affirmons avec force
que le comportement honteux qui consiste à refuser le port du voile est
contre la loi de Dieu et du Prophète et est une atteinte matérielle et morale
pour le pays entier. Nous affirmons que l'usage ridicule du « chapeau »
occidental est une honte pour les musulmans qui entrave notre indépendance et
est contraire à la volonté de Dieu.
Nous affirmons que ces écoles mixtes sont un obstacle à une vie saine
qu'elles portent atteinte matériellement et moralement au pays et sont
contraires à la volonté divine. Nous affirmons que la musique engendre
l'immoralité, la luxure, le dévergondage, et étouffe le courage, la bravoure
et l'esprit chevaleresque; elle est interdite par les lois coraniques et ne
doit pas être enseignée dans les écoles. La « radio de Téhéran », en
diffusant de la musique occidentale, orientale et iranienne joue un rôle
néfaste en introduisant l'immoralité et le dévergondage dans les familles
respectables. (p. 38-39) |