Les mathématiques, ce n'est pas seulement Pythagore

Depuis qu'il a emménagé à Edmonton, il y a maintenant huit ans, l'ascension de Philippe Gaudreau dans le monde des mathématiques a été pour le moins phénoménale.

Étienne Alary - 18 juin 2015

D'abord simple étudiant du Campus Saint-Jean (CSJ) en génie, Philippe a rapidement gravi les échelons en recevant le prestigieux Alexander Graham Bell Canada Graduate Scholarship 2014, d'une valeur de 105 000 $ pour trois années. Il a répété l'exploit cette année en obtenant l'Alberta Innovates-Technology Futures (AITF) Top-Up Award de 12 000 $.

« Dans le programme de génie, je n'ai fait qu'une demie année. J'ai vite réalisé que ce n'était pas fait pour moi. J'ai toujours été attiré par les mathématiques, c'est ce qui me passionnait. J'ai suivi le cours de mathématique 100 avec le Professeur Hassan Safouhi et ce sont nos discussions qui m'ont décidé. J'ai donc opté pour ce parcours universitaire », indique celui qui a complété en 2013 un Baccalauréat en sciences (majeure en mathématiques et mineure en physique). « Pour aimer les maths, à mon avis, tu as besoin d'avoir un esprit rêveur. Ce qui cadre parfaitement dans mes forces », s'exclame-t-il.

Philippe ne tardera pas à se démarquer dans son nouveau programme d'études, notamment par l'obtention d'une bourse d'apprenti-chercheur. Déjà en 2011, sous la supervision du Professeur Safouhi, il remporte le prix de la meilleure présentation sur affiche lors de la rencontre nationale de la Société mathématique du Canada, une compétition dont la portée est internationale. N'ayant même pas encore son baccalauréat en poche, il est alors le seul étudiant du premier cycle à affronter des étudiants de maîtrise, de doctorat ainsi que des chercheurs.

Ce baccalauréat au CSJ est suivi d'une maitrise puis d'un doctorat, toujours sous la supervision du Professeur Safouhi. Il compte obtenir son diplôme de Mathématiques computationnelles et appliquées d'ici 2017 à l'Université de l'Alberta. En plus de sa propre recherche, Philippe enseigne quelques cours au Campus nord et il assiste le professeur Safouhi dans la supervision d'un étudiant de premier cycle, Tylor Cassidy. Il est en outre co-auteur de six publications scientifiques dans des revues internationales et récipiendaire du « Graduate teaching Award », le prix de l'excellence dans l'enseignement pour les instructeurs de laboratoires.

« Tout ceci me permet de trouver un certain équilibre. Lorsque tu fais de la recherche, c'est inévitable, tu vas rencontrer des barrières en cours de route. Ces défis sont stimulants, mais ils peuvent aussi être frustrants. Côtoyer des étudiants, ici au Campus, durant leur propre travail de recherche, me permet de laisser mes projets de côté quelques jours et d'y revenir avec une nouvelle approche », explique Philippe Gaudreau.

La passion de Philippe pour les mathématiques l'amène aussi à voyager. En 2013, il s'est rendu à Tokyo au Japon pour travailler dans le domaine de la pharmacologie au National Institute of Informatics. À l'été 2014, il a l'occasion de suivre une formation dans le domaine de l'écologie au Bamfield Marine Sciences Center en Colombie-Britannique, et ce, avec le soutien financier de son superviseur. « Les mathématiques, ce n'est pas seulement Pythagore. Cela touche plusieurs domaines variés et je me compte chanceux de toutes ces expériences », avance-t-il.

Depuis l'an dernier, avec son Alexander Graham Bell Canada Graduate Scholarship, l'étudiant au doctorat concentre sa recherche sur la nanotechnologie : « En termes simples, l'objectif est de calculer les énergies des particules qui vibrent, des particules oscillantes. C'est quelque chose d'assez important dans le domaine des nanotechnologies », indique-t-il en précisant que son travail vise à utiliser la physique moderne pour rendre la technologie encore plus puissante.
Philippe Gaudreau apprécie grandement la nouvelle dimension qu'apporte l'AITF Top-Up Award.

« Dans la correspondance qui confirme cette bourse de 12 000 $ afin que je poursuive mes recherches actuelles, l'AITF propose, sur une base volontaire, que les récipiendaires se connectent et échangent entre eux via un compte LinkedIn mais aussi avec d'autres étudiants qui sont sur ce réseau. C'est quelque chose de relativement nouveau de voir le monde des médias sociaux entrer ainsi dans le monde de la science. Je trouve cela très intéressant », exprime-t-il.