L'évaluation des « graduating attributes » vue par Samira El Atia

Le 29 janvier dernier a eu lieu la plus récente Conversation de la recherche et de la création, devant une vingtaine de personnes réunies au Pavillon Lacerte pour l'occasion.

Étienne Alary - 23 février 2016

« Pourquoi je m'intéresse à ce sujet (graduating attributes)? Nous sommes tous témoins d'un grand changement dans le monde de l'éducation, surtout au niveau postsecondaire et ceci m'interpelle grandement », affirme, d'entrée de jeu, la professeure agrégée au Campus Saint-Jean, Samira El Atia.

En effet, des changements sont déjà observés au niveau de la maternelle à la 12e année. « Ce qui a été mis en place sont des éléments concrets et mesurables. Par exemple, la littératie et la numératie. On peut mesurer et quantifier les progrès à chaque année », avance-t-elle. Le milieu universitaire, dont le modèle est décentralisé et plus archaïque, tarde à s'adapter, mais depuis un moment on commence à se poser des questions telles que : « qui sont les étudiants? comment sont-ils formés? qui sont les stakeholders? Pourtant ceci est essentiel aujourd'hui », estime Samira El Atia.

En 2011, le sous-comité de l'Université de l'Alberta a rendu publique son rapport contenant les sept compétences essentielles identifiées pour tous les étudiants du premier cycle à l'Université : Responsabilité éthique, savoir, pensée critique, communication, collaboration, créativité et confiance.

Depuis 2012, Mme Elatia travaille sur le développement d' un modèle théorique et appliqué pour l'évaluation de ces compétences-là, nommées « graduating attributes». Tout ceci, afin d'évaluer le processus d'acquisition des compétences. « Le monde universitaire, c'est plus complexe comme situation puisque le savoir est à la base de tout. Le développement de connaissances et d'habiletés, le tout doit être inter-relié », note la professeure agrégée.

L'évaluation de celles-ci sera possible grâce à une plateforme intelligente en ligne pour évaluation longitudinale qui a récemment été créé. « La qualité des résultats va grandement dépendre de ce que l'on peut quantifier et afin de nous guider, des indicateurs de compétences ont été développés », explique Samira ElAtia qui travaille sur ce projet avec trois étudiants à la maîtrise, qui travaillent comme assistant de recherche grâce à un appui total de 134 000 $ en provenance du Teaching and Learning Enhancement Fund du Centre for Teaching and Learning de l'Université de l'Alberta.

« En ce moment, nous en sommes à la collecte de données. Tout va dépendre aussi de comment les professeurs et les étudiants vont réagir à cette évaluation », mentionne Samira ElAtia qui fonde de grands espoirs sur ce modèle qui selon elle, va « bénéficier grandement la nouvelle génération ».