Signature d'une entente avec l'Université d'Ottawa

C'est devant une cinquantaine de personnes réunies le 2 juin dernier à Calgary, dans le cadre du Banquet annuel de l'Association des juristes d'expression française de l'Alberta (AJEFA), que le Campus Saint-Jean et l'Université d'Ottawa ont signé une entente de collaboration.

Étienne Alary - 6 juin 2017

« Une entente de la sorte est naturelle pour le Campus Saint-Jean. Puisqu'il nous est encore impossible d'offrir le programme de common law en français, ici en Alberta, nous pouvons que nous réjouir de pouvoir faciliter l'accès à ce programme », a soutenu le doyen et chef de direction du Campus Saint-Jean, Pierre-Yves Mocquais.

Rappelons que l'objectif ultime de cette entente de collaboration est d'offrir une formation accélérée qui permettrait aux étudiants qui se qualifient de compléter leur baccalauréat (BA) et leur JD (Juris Doctor en français) dans une période de 6 ans au lieu de 7 ans. Les personnes intéressées étudieraient pendant trois ans à la Faculté Saint-Jean dans un programme de BA dans des spécialisations précises et finiraient leur programme de BA à l'Université d'Ottawa tout en commençant la première de leurs trois années de JD.

« Le but recherché est que les étudiants de la Faculté Saint-Jean puissent s'orienter vers les professions judiciaires avec l'objectif ultime d'améliorer l'accès aux services juridiques en français dans l'Ouest canadien. Cette entente, similaire à celle signée avec l'Université de Moncton au début du mois de mai, vient répondre justement à cet objectif », mentionne Pierre-Yves Mocquais.

La directrice du Programme pancanadien de common law (PCLF) en français à l'Université d'Ottawa et finissante du Campus Saint-Jean, Caroline Magnan, a profité de l'occasion pour lire un message écrit par le doyen intérimaire de la Faculté de droit, section de common law, François Larocque. « Le Campus Saint-Jean et le PCLF sont des alliés naturels dans notre noble mission commune de faire rayonner la francophonie canadienne et d'assurer, du coup, un meilleur accès à la justice en français à l'extérieur du Québec et, surtout, dans l'Ouest canadien. L'entente signée aujourd'hui confirme notre belle alliance et j'en suis extrêmement ravi », d'écrire M. Larocque.

Ce dernier rappelle que la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa compte de nombreux et illustres franco-albertains parmi ses diplômés, dont plusieurs ont commencé leurs études à Saint-Jean. Outre Caroline Magnan, on peut penser aux Albert Nolette (actuel président de l'ACFA), Joël Michaud, Justin Kingston, Justine Mageau, Céline Bégin, Yvan Moquin, Matthew Létourneau et bien d'autres.

Le doyen adjoint, Gestion des études au CSJ, Denis Fontaine, a agi comme maître de cérémonie. Il était heureux de cette signature devant les membres de l'AJEFA. « Nous voulons davantage d'étudiants qui s'inscrivent dans des programmes de droit en français, que ce soit à Ottawa ou Moncton, mais le plus important encore, c'est que ces jeunes, une fois diplômés, reviennent pratiquer ici en Alberta. C'est en travaillant ensemble que nous y parviendrons », a lancé M. Fontaine aux avocats présents.

Soulignons que le juge à la retraite Michel Bastarache, qui a été honoré par l'AJEFA en soirée, a salué cette signature. « Il ne faut pas avoir peur de mettre de l'avant de nouvelles initiatives. Il reste beaucoup de travail à faire pour l'accès à la justice en français. On peut penser à la langue d'usage devant les tribunaux ici en Alberta. Mais, il ne faut jamais cesser d'espérer et cette entente permettra à davantage de jeunes de l'Alberta d'étudier le common law en français », affirme-t-il.